Les herbonautes

Une mission qui devrait être facile ! Deux questions : le récolteur principal et le numéro de récolte. Exceptionnellement donc nous ne noterons pas les autres récolteurs associés s'il y en a plusieurs, mais le premier :).

Le plus grand hotspot de biodiversité français

La Nouvelle-Calédonie abrite 3641 espèces de plantes vasculaires sur son sol, dont 2745 qui ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde (Florical\ Morat et al. 2012 ; Munzinger et al. [continuellement actualisé]). Ce fort taux d’endémisme de 75,4% fait de ce territoire d’Outre-mer le plus grand hotspot de biodiversité végétale français. À ce jour, la flore néo-calédonienne comprendrait 96 genres endémiques ainsi que trois familles endémiques, à savoir les Amborellaceae, les Oncothecaceae et les Phellinaceae (Morat et al. 2012). Depuis le début des années 2000, une nouvelle espèce endémique est décrite chaque mois (Gâteblé et al. 2018).

Espèces endémiques de Nouvelle-Calédonie © Porter P. Lowry II. A. Meryta rivularis. –– B. Plerandra emiliana. –– C. Podonephelium cristagalli. –– D. Acropogon moratianus.

Une flore très menacée

À ce jour, 1160 espèces ont vu leur risque d’extinction évalué et 43 % d’entre-elles sont menacées (Endemia & RLA 2019). D’après ces mêmes auteurs (voir figure 1), les trois causes principales qui menacent ces espèces sont les feux de brousses, l’activité minière futur et actuelle et les espèces envahissantes . Finalement, 72 % de ces espèces menacées ne sont pas présentes dans le réseau actuel d’aires protégées de Nouvelle-Calédonie et 83 % ne font l’objet d’aucune mesure de conservation ex-situ, tel que l’établissement d’une banque de graines, la culture ou la multiplication en pépinière, ou la présence dans un jardin botanique.

Principales menaces affectant les espèces menacées de Nouvelle-Calédonie évaluées par Endemia (figures extraites de Endemia & RLA Flore NC, 2019). A – En pourcentage des espèces menacées. B – En nombres d’espèces menacées.

La mission

Le Muséum National d’Histoire Naturelle comprend la plus grande collection au monde de planches d’herbiers de Nouvelle-Calédonie. Cependant la moitié de ces collections n’ont pas encore pu être exploitées, car elles n’ont pas encore été stockées dans les bases de données. Leur informatisation permettra d’améliorer les connaissances sur cette biodiversité unique. L’aide de la communauté des herbonautes est essentielle pour mettre en lumière les richesses de ce patrimoine naturel et pour améliorer les connaissances sur cette biodiversité si unique. Êtes-vous prêt à relever le défi en contribuant à la connaissance de la flore néo calédonienne ?

Votre mission consistera à récupérer de chaque planche d’herbier deux informations primordiales : le nom du récolteur principal ainsi que son numéro de récolte. Facile non ?
À l’image d’une mission précédente ayant pour objet les récoltes du botaniste MacKee, celle-ci se concentre sur d’autres récolteurs, tel que: P. Morat, T. Jaffré, J-M. Veillon, G. D. , McPherson, P. P. Lowry, H. van der Werff, J. Bradford, A. Guillaumin, M. G. Baumann-Bodeheim, H. Hurlimann, J. A. Compton, ect. Ces récolteurs font partis de ceux ayant le plus prospecté en Nouvelle-Calédonie. Pour ces planches nous avons déjà les données de récoltes (localités, écologie, etc.) mais pas le nom du récolteur et le numéro de récolte des scans de ces planches. Ainsi avec ces deux informations nous allons pouvoir relier l’image au texte !  Cela permettra de faire un grand pas en avant pour la connaissance du plus important hotspot de diversité végétale français.

Cette mission, proposée dans le cadre de l'appel à projets 2020, est proposée par Carlos Rodrigues, Elise Lebreton et Simon Véron pour le projet Flore endémique des Territoires d’Outre-Mer (FEnTOM).

Références

> Endemia & RLA Flore NC (2019). La Liste Rouge de la flore menacée de Nouvelle-Calédonie (synthèse mars 2019). 4 pp
> Gâteblé G, Barrabé L, McPherson G, Munzinger J, Snow N & Swenson U.(2018). One new endemic plant species on average per month in New Caledonia, including eight more new species from Île Art (Belep Islands), a major micro-hotspot in need of protection. Australian Systematic Botany. 31. 448-480.
> Gargominy, O., Tercerie, S., Régnier, C., Ramage, T., Dupont, P., Daszkiewicz, P. & Poncet P. (2019). TAXREF v13, référentiel taxonomique pour la France: méthodologie, mise en oeuvre et diffusion. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris. Rapport Patrinat. 63 pp.
> Morat P, Jaffré T, Tronchet F, Munzinger J, Pillon Y, Veillon J-M, Chalopin M, Birnbaum P, Rigault F, Dagostini G, Tinel J & Lowry P.P. (2012). Le référentiel taxonomique Florical et les caractéristiques de la flore vasculaire indigène de la Nouvelle-Calédonie. Adansonia. 34 (2). 179-221.
> Munzinger J, Morat Ph, Jaffré T, Gâteblé G, Pillon Y, Rouhan G, Bruy D, Veillon J-M & Chalopin M.[continuellement actualisé/continuously updated]. FLORICAL: Checklist of the vascular indigenous flora of New Caledonia. http://publish.plantnet-project.org/project/florical

Illustrations :
- Vignette et panorama : Maquis de base altitude sur substrat ultramafique © Porter P. Lowry II.
- Dans le texte : Fleurs mâles de Amborella trichopoda, l’unique espèce de la famille Amborellaceae, endémique de Nouvelle-Calédonie © Porter P. Lowry II.