La flore méconnue et menacée du Bassin parisien
Mission terminéeUne mission du Conservatoire botanique du bassin parisien !
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Et si on passait l'été dans le Bassin parisien ?
Les herbiers sont une invitation au voyage et souvent à découvrir ce qui vient de loin ou de territoires inconnus. Les herbiers sont aussi le support d’études et de voyage moins lointains, et ils gardent la trace de ce qui nous environne ou nous a environné. Au Conservatoire botanique national du Bassin parisien (CBNBP) comme dans d’autres Conservatoires botaniques, les données de l’Herbier du Muséum national d'Histoire naturelle ne sont pas intégrées aux millions de données de la base de données Flora qui permettent aujourd’hui la réalisation de nombreux programmes de connaissance, de publication d’atlas et l’engagement d’actions de conservation.
Mare du coquibus milly, (c) MNHN/CBNBP - S. Filoche
Le Conservatoire botanique national du Bassin parisien
Le Conservatoire botanique national du Bassin parisien mène des inventaires depuis plus de vingt sur le Bassin parisien. Il intervient sur des questionnements de conservations, dont l’établissement de listes rouges mais aussi comme expert pour l’établissement et l’évolution des référentiels nationaux comme Taxref en participant aux travaux pilotés par l’Office Français de la Biodiversité et l’UMS Patrinat.
Depuis 2018, le CBNBP a décidé de constituer un herbier moderne comme support de référence de ces données, informatisé dans la base de données Sonnerat et numérisé (Collection CBNBP). L’intégration des parts de l’Herbier de France pour son territoire d’agrément dans la base de données Flora, lui permettra également de mieux coordonner et organiser la collecte de ces nouveaux spécimens pour la constitution d’une collection moderne.
Cette mission proposée dans le cadre des Herbonautes, inédite pour le CBNBP, a pour objectif de redécouvrir et faire redécouvrir ce patrimoine floristique qui nous environne et malheureusement parfois aussi disparu du Bassin parisien. L’histoire botanique est très riche dans les quatre « régions » concernées par cette mission : l’Ile-de-France, le Centre-Val de Loire, la Champagne-Ardenne et la Bourgogne.
Les données pour les espèces ciblées que vous allez retranscrire permettront de :
- vérifier l’identité et la présence d’espèces menacées et dont l’identité, aujourd’hui encore, est soumise à des doutes ou questionnements ;
- entamer des recherches pour les stations anciennes inédites pour vérifier leur présence moderne et alimenter des plans de conservation ;
- retrouver l’ensemble de ces mentions dans tous les outils de diffusion de l’information sur le vivant (SINP, INPN, GBIF, …) ;
- identifier les taxons manquant dans l’herbier et qui mériterait d’être collecté pour compléter les collections qui constitue un support de connaissance indispensable et complémentaires des outils informatiques.
Stipa gallica, (c) F. Olivereau
L’objectif est de pouvoir rattacher les localisations et les noms des échantillons de plantes aux référentiels nationaux par une intégration des données dans la base de données Flora du CBNBP et ainsi permettre une meilleure consultation et utilisation des données issues des collections concernant le Bassin parisien.
Que trouve t-on dans cette mission ?
Des spécimens de provenance disparate
Pour créer cette mission nous avons utilisé une liste composée d’une sélection d’espèces se référant aux catégories des listes rouges régionales et nationales et à des questionnements que le Conservatoire a en cours sur l’identité ou les identités de ces espèces menacées. Bien que le CBNBP s'intéresse plus particulièrement aux territoires de l’Ile-de-France, du Centre-Val de Loire, de la Champagne-Ardenne et de la Bourgogne vous trouverez dans cette mission des spécimens récoltés également ailleurs. Car afin de connaître le lieu de récolte du spécimen il faut d'abord le renseigner !
Les espèces de la mission
Les Alchémilles du Bassin parisien : Genre diversifié et fréquent en montagne, il possède quelques espèces qui sont présentes en plaine sur les marges du Bassin parisien. Très peu connues, et de détermination délicate, les espèces concernées sont A. acutiloba ; A. crinita ; A. filicaulis ; A. glabra ; A. hybrida ; A. monticola et A. xanthochlora
La Baldellie fausse renoncule. Les évolutions nomenclaturales contradictoires au sujet de la Baldellie rampante (Baldellia repens) et de la Baldellia rampante (B. ranunculoides) et des critères de distinction différents en fonction des ouvrages ont semé le trouble et nécessite de pouvoir confirmer la présence dans de nombreuses partie du Bassin parisien de la très rare Baldellie à feuilles de renoncule ;
Le Carex de Maire (Carex mairei Coss. & Germ.). Il a été identifié et nommé par Cosson et Germain dans leurs observations de quelques plantes critiques des environs de Paris en 1840. Ce Carex est en danger critique d’extinction en Ile-de-France, Champagne-Ardenne et à rechercher en Centre-Val de Loire et Bourgogne.
Les Elatines à 8 étamines (Elatine hydropiper L., E. macropoda Guss., E. major A.Braun) sont des espèces aquatiques très discrètes, peu étudiées. Des articles récents précisent les identités des élatine jadis regroupées sous le nom d’Elatine hydropipper. Ils conduisent à la nécessité d’un nouvel examen nécessaire des populations connues et recensées dans les collections. Une de ces trois espèces (E. major) dont des échantillons ont été collectés à Fontainebleau pourrait être endémique ?
La Montie des fontaines et la Montie d'Ampurias (Montia fontana L., M. hallii (A.Gray) Greene et M. rivularis C.C.Gmel.), ont également été très longtemps regroupé avec la Montie des champs (M. arvensis Wallr.), commune dans le bassin parisien. La Montie des fontaines et la Montie d’Ampurias ont toujours été rares et inféodées à des milieux exceptionnels du Bassin parisien. Aujourd’hui très rare, l’examen des populations anciennes et plus particulièrement de leurs graines permettra de mieux connaître leur répartition respective.
L’Orchis des Pyrénées (Gymnadenia pyrenaica (Philippe) Giraudias) a longtemps été confondu avec l’Orchis odorant (G. odoratissima) en raison de sa ressemblance et de ses fleurs également très odorantes. Confirmée sur les marges sud-occidentales du bassin parisien, est-ce que cette espèce n’aurait pas pu être détectées et confondue sur d’autres parties du Bassin parisien ?
L’Orpin à cinq étamines (S. pentandrum (L.) Boreau) et l’Orpin velu (S. villosum L.) ont longtemps été confondus ou simplement regroupés sous la même dénomination. Leur présence respective dans le Bassin parisien reste à confirmer et étudier.
Le Stipe penné (Stipa pennata). La taxonomie de ce genre a été bouleversée récemment avec la description de nombreux taxons. Aujourd’hui attribuées au Stipe de France (S. gallica), les populations du Bassin parisien pourrait recéler une deuxième espèce à rechercher : le Stipe à feuilles étroites (S. tirsa).
Carex mairei (c) MNHN/CBNBP - R. Dupré
Gymnadenia pyrenaica, (c) MNHN/CBNBP - J. Cordier
Sedum pentandrum,(c) MNHN/CBNBP - N. Roboüam
Cette mission, proposée dans le cadre de l'appel à projets 2020, est proposée par Jordane Cordier, CBN du Bassin parisien.
Illustrations :
- Vignette : Montia hallii, (c) MNHN/CBNBP - R. Dupré
- Panorama : platière à Polytrichum, (c) MNHN/CBNBP - S. Filoche
Top des botanistes renseignés
Pas de question "Récolteur" ou "Déterminateur" pour cette mission| Nom | Nombre d'entrées validées |
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